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Publié le 22/12/2015, par C.G.V.
Victoire de Victor Dubuisson lors du Turkish Airlines Open
crédit photo: D.R.
Deux victoires françaises en 2015 et onze joueurs qui conservent leur carte européenne. Des bonnes raisons de se satisfaire mais aussi des regrets là où on aurait pu espérer mieux. Bref, une saison tricolore un peu fade même si quelques petits piments ont relevé la soupe !
Même si en 2013 on a entendu résonner quatre fois la Marseillaise lors d'épreuves du Tour européen, depuis une petite dizaine d'années c'est plus souvent deux fois par an que l'hymne national enchante les spectateurs européens tandis que le vainqueur a droit à la traditionnelle douche de champagne. Fort de ces statistiques, 2015 est parfaitement dans la moyenne avec le succès de Gary Stal au Abu Dhabi HSBC Championship en janvier – en ouverture de la saison – et la victoire de Victor Dubuisson lors du Turkish Airlines Open en novembre.
Le problème viendrait plutôt du grand vide entre ces deux victoires même s'il est certain que tout est remis à plat chaque semaine. La victoire de Gary Stal a eu l'effet d'une belle surprise sous les palmiers des Émirats. Même si le jeune Lyonnais s'est imposé devant McIlroy, Kaymer et Dubuisson et qu'il a su rester calme face à autant de pression, tout lui a réussi durant quatre jours et il était le premier surpris et heureux de cette victoire. Reste à confirmer pour un joueur qui, à 24 ans en 2016, va attaquer sa 4e saison professionnelle.
Pour Victor Dubuisson, on était resté sur sa victoire en Turquie en 2013 face à Tiger Woods et de ses très bonnes performances majeures en 2014 suivies d'une remarquable Ryder Cup, alors lorsqu'il s'est classé 4e à Abu Dhabi derrière Stal, quoi de plus logique que de se dire que la machine est relancée. Malheureusement, des cuts manqués dans les trois premiers Majeurs et autant de performances en demi-teinte ponctuées d'absences inexpliquées de la part de la star ont semé le doute dans l'esprit des fans du Cannois – hormis quelques extra-terrestres qui le croient capable d'aller jouer sur la Lune. Et puis le sourire est revenu à partir d'un cut passé ric-rac à l'USPGA Championship et enchaîné sur deux 67 pour boucler la semaine majeure. De quoi retrouver de la confiance avant de revenir en Europe pour finir la saison.
De retour en Turquie, Victor retrouvait ses marques sur le Montgomerie Max Royal d'Antalya, ce parcours qu'il avait déjà maîtrisé deux ans plus tôt. Dès le 2e tour et grâce à une carte de 64 (-8) vierge de tout bogey, il affichait ses ambitions. Le lendemain, un score de 67 le portait en tête en compagnie du Sud-Africain Jaco Van Zyl, leader depuis le jeudi. Comme en 2013, sur les quatre derniers trous, Victor a porté l'estocade dominicale même si, une fois de plus, il a su distiller des coups de magicien pour sauver des pars de nulle part comme au 10 ou pour enquiller un eagle au 11.
Trois birdies sur les quatre derniers trous et un coup d'avance pour la victoire devant un Van Zyl quelque peu dépité, Victor pouvait tomber en sanglots sur l'épaule de Paul son ami caddie avant de s'écrouler dans les bras de Benoît Ducoulombier, son coach et aussi son ami.
Critiqué tout au long de la saison, plus souvent sur ses attitudes et ses choix que ses résultats, Victor était bien conscient que sa saison 2015 n'avait pas été au niveau de ses espérances ni de celles du public français. En s'imposant pour la deuxième fois en Turquie, il a retrouvé une place européenne et mondiale plus en rapport avec son talent. En fin de saison, il pointait à la 11e place européenne et à la 35e mondiale. De quoi assurer sa présence sur les grands rendez-vous de 2016 et attaquer l'année l'esprit libre en pensant déjà à Rio...
Malgré deux places de troisième en Chine et en Suède, Alexander Lévy, qualifié sur deux WGC et trois Majeurs, s'est vite essoufflé, enchaînant des résultats en milieu de peloton. A 25 ans, Alex a toutes raisons d'être confiant en sa bonne étoile d'autant que lui aussi peut prétendre représenter la France au Brésil tout comme en Ryder Cup en septembre prochain dans le Minnesota.
Attendu par tous comme le prochain Bleu sur la plus haute marche, Romain Wattel est sans doute passé à côté lors du Trophée Hassan II où il attaquait le dernier tour en tête à Agadir. Mais face à la réussite de l'Écossais Richie Ramsay, Romain a dû se contenter de la deuxième place. Quelques cuts ratés au mauvais moment et des pertes de confiance ont privé Romain des Final Series de la Race to Dubai en fin de saison. Pas de péril pour ce joueur appliqué qui saura tirer les enseignements de ses déconvenues pour mieux rebondir. Et pourquoi pas dès les mois à venir...
Plutôt discret dans la vie comme sur les fairways, Julien Quesne a assuré sa saison sur quelques bonnes performances survenues lors de grosses semaines comme à Wentworth au PGA Championship, au British Masters ou encore au BMW Masters en Chine en fin d'année. De quoi assurer une 46e place à la Race to Dubai, sans doute avec des regrets pour un garçon capable de beaucoup mieux.
Surnommé Papy avec sa barbe grise et désormais plus de 500 tournois au compteur européen, Raphaël Jacquelin est toujours là, à la 53e place européenne en fin de saison. Une saison qui aurait pu le voir remporter un 5e titre européen... Lors du Scottish Open disputé à Gullane, Raph a vécu un samedi sur un nuage avec un 64 de belle facture. Mais face aux Américains Matt Kuchar et Rickie Fowler, le Lyonnais s'est battu jusqu'au bout. Tandis qu'il enquillait un birdie sur le 18, Fowler en faisait de même pour s'imposer avec un coup d'avance lors d'un dimanche venté, un été écossais !
Toujours là mais jamais vraiment dans le coup, les « Greg », Grégory Bourdy et Grégory Havret, n'ont pas à rougir de leur saison où ils ont assuré l'essentiel, conserver leur droit de jeu même s'ils ont déjà prouvé qu'ils pouvaient faire beaucoup mieux...
Las de faire le yo-yo entre le grand Tour et le Challenge, Benjamin Hébert et Michael Lorenzo-Vera ont retrouvé une certaine réussite cette année avec la garantie de conserver leur carte l'an prochain. Dans une situation incertaine jusqu'à la fin de l'été, Benjamin Hébert a sauvé sa peau lors du Dunhill Links Championship en Écosse où il s'est classé 4e, une bouffée d'air frais et une 65e place en fin de saison. De quoi souffler et repartir encore plus confiant. Pour Michael Lorenzo-Vera, le déclic est venu de l'Open de France où il a partagé la 6e place sous les Hourra de la foule parisienne.
Plus tard dans la saison et après avoir connu des moments difficiles avec le décès de son père, Mike s'est octroyé une 5e place lors du British Masters qui lui garantissait sa carte pour 2016. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, son amie Camille a donné naissance à un petit Toni à la mi-novembre. Après plusieurs saisons compliquées, la sérénité semble retrouvée dans le jeu comme dans l'esprit de Mike. A bientôt 31 ans, le Biarrot a pris conscience de certaines erreurs commises par le passé et en a tiré les enseignements pour l'avenir.
Dernier joueur à conserver son droit de jeu directement cette saison, Edouard Espana, tout droit venu du Challenge Tour, a découvert les joies comme les frustrations du Tour européen. Compte tenu de son patronyme, se retrouver en haut du leaderboard à l'Open d'Espagne n'était pas anodin au mois de mai. Même s'il n'a rien pu faire face à la réussite de l'Anglais Jim Morrison, il est resté dans sa partie pour préserver une 2e place partagée avec l'enfant du pays Miguel-Angel Jimenez, l'Italien Francesco Molinari et l'Anglais David Howell. Fort de cet excellent résultat, le Bordelais n'a pas craqué sur la suite de la saison, apprenant son métier parmi les meilleurs. Accrochant même un autre top 10 lors du Portugal Masters en fin de saison.
Avec Sébastien Gros et Thomas Linard qualifiés grâce à leurs prestations sur le Challenge Tour et la performance de Clément Bérardo lors de la finale des cartes disputée sur le PGA Catalunya Resort, il y aura 14 Français sur le Tour européen en 2016. Il ne nous reste plus qu'à souhaiter que la réussite les amène dans la lumière, que plusieurs d'entre eux fassent partie de l'équipe européenne de Ryder Cup et, pourquoi pas, que ceux qui auront la chance d'aller à Rio ramènent une médaille olympique du Brésil... même si là encore la concurrence sera vive.
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