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144e Open Britannique

Publié le 25/07/2015, par C.G.V.

Zach Johnson remporte le British Open

Zach Johnson remporte le 144e British Open
crédit photo: D.R.

Cinq jours de spectacle, de suspense, de rebondissements sous le soleil, la pluie, le vent, beaucoup de vent..., sur les links de Saint Andrews pour un 144ème Open Britannique qui a tenu toutes ses promesses. À l'arrivée, un lundi, trois hommes en tête et un play-off sur 4 trous tandis que la pluie estivale pétrifiait le public. Réussite, chance, talent... Que retiendra-t-on de la victoire de l'Américain Zach Johnson, lui qui avait déjà remporté le Masters en 2007 ?

Zach a ri, Johnson a pleuré... en voyant le putt de Louis Oosthuizen passer à côté du trou ! Un échec du Sud-Africain, synonyme de victoire pour l'Américain Zach Johnson qui a trop souvent butté sur la 2e marche d'un podium pour se réjouir de la défaite adverse.
Mais avant d'en arriver à cet épilogue en début de soirée d'un lundi tandis que la pluie redoublait d'intensité, amenant une fraîcheur pourtant incapable de faire redescendre la température due à tant d'émotions, les rebondissements se sont enchaînés au rythme des rafales de vent. Très vite ! Pas le temps de s'ennuyer, juste peut-être de s'enrhumer... durant cinq jours !

Un British Open sous la pluie et les rafales de vent

Tout avait commencé jeudi matin par des trombes d'eau, obligeant les organisateurs à décaler les départs d'environ quatre heures tandis que les jardiniers roulaient les fairways pour repousser les tonnes d'eau vers les roughs et les burns, ces petits canaux qui permettent à la mer d'entrer en terre et à la pluie de s'évacuer naturellement. Du moins lorsqu'elle ne tombe pas trop fort !
Alors qu'une quarantaine de joueurs était encore sur le parcours jeudi soir à l'heure où la nuit venait interrompre le jeu, l'Américain Dustin Johnson pointait en tête du classement à 65 (-7). Il avait eu la chance de jouer dans la matinée, après la pluie et avant que le vent ne se lève. Le joueur le plus puissant du circuit mais aussi le plus poissard, il a d'ores et déjà vendangé trois Majeurs sous la pression dominicale, allait-il enfin dépuceler son palmarès majeur ? A 31 ans, on pouvait y croire... Mais ni le ciel, ni ses adversaires ne l'entendaient ainsi.

Vendredi, le premier tour se terminait avant que le 2e ne débute en milieu d'après-midi pour les plus chanceux sous un ciel écossais plus chahuté que jamais.
Samedi matin, réveil matinal pour une reprise du jeu à 6 heures 30 mais une demi-heure plus tard, les rafales de vent devenaient impossibles à gérer, les balles roulaient toutes seules sur les greens, les joueurs perdaient l'équilibre à l'adresse. Le Royal & Ancient, l'autorité suprême sur ces terres mythiques, parfois mystiques..., devait se rendre à l'évidence en sonnant le rappel au club-house et en annonçant la fin du tournoi le lundi pour assurer les quatre tours.
En 165 ans de British Open, ce n'était que la deuxième fois qu'une telle décision était prise. La première fois en 1988, cela avait réussi à Severiano Ballesteros sur les links anglais du Royal Lytham & St Annes.

Ce samedi, le jeu n'allait reprendre qu'à 18 heures dans une accalmie toute relative qui permettait tout de même à l'Américain Tom Watson de faire ses adieux à ce tournoi qu'il a remporté à cinq reprises et dont il a écrit tant de belles pages face à un public passionné. Un peu plus jeune et seulement trois fois honoré en soulevant The Claret Jug, le trophée du British Open - une aiguière d'argent -, l'Anglais Nick Faldo mettait lui aussi, le jour de ses 58 ans, un terme à sa carrière de champion. Comble d'une certaine élégance, il avait revêtu le même pull-over -un cachemire en jacquard jaune et noir du meilleur effet - que lors de sa première victoire en 1987. Et pour partir avec le sourire, il signait une carte de 71, la même que celle qui l'avait porté vers le triomphe 28 ans plus tôt.
Autre départ prématuré, celui de Tiger Woods toujours en quête d'un swing rafistolé touchait les abysses du classement, ratant un 2e cut d'affilée après l'US Open. La aussi, une page se tournait même si la star retombée à la 258e place mondiale n'a pas l'intention d'abdiquer sur la voie de la rédemption...

Un seul français présent

Dans le camp français, cinq joueurs étaient au départ jeudi matin. À l'entame du 3e tour, il n'en restait plus qu'un, un amateur ! Pas tant que cela à voir la qualité de ses frappes, de sa réflexion autour des greens et de sa maîtrise en général. Romain Langasque ne devait sa place parmi l'élite qu'à sa victoire le mois précédent lors du British Amateurs, sans doute le plus beau tournoi mondial amateur. Pointant dans le Top 20 après deux tours, le jeune Cannois ne parvenait pas à saisir les opportunités pour conserver son classement sur les derniers tours (69+72+71+74) et une 65e place partagée avec Ernie Els tandis que Victor Dubuisson, Alexander Lévy, Raphaël Jacquelin et Romain Wattel étaient passés à la trappe après deux tours joués sur trois jours.

Jordan Spieth très attendu ...

Déjà vainqueur du Masters et de l'US Open au printemps, l'Américain Jordan Spieth était très attendu à St Andrews, en quête de sa troisième levée majeure, un véritable exploit sur la route d'un Grand Chelem jamais réussi. La belle gueule texane allait-elle marquer l'Histoire du Golf ?
Il s'en est fallu d'un cheveu mais sur la fin du parcours, la pression et la difficulté d'un tracé vieux comme le monde - enfin presque ! -, sont venus perturber le jeu bien réglé de ce jeune homme de 21 ans qui a échoué à un coup du play-off.
A quel moment a-t-il laissé filer sa chance ? Peut-être sur le green du 8 où, d'un putt de plus de trente mètres, il dépassait le trou de plus de dix mètres avant de signer un vilain double bogey.
Mais Jordan parvenait à revenir au plus haut niveau grâce à deux birdies consécutifs avant de céder dans le vent du 17 sur un coup de fer 5 un peu gratté. Le bogey de trop qui voyait ses espoirs s'évaporer dans les brumes écossaises.

 Des greens aux pentes dantesques

Combien d'autres champions au palmarès long comme le bras ont craqué sur ce tracé qui déclenche la polémique sur son potentiel face à des joueurs tapant de plus en plus fort... Un Majeur doit-il se gagner à -15 ? Qu'importe le score si le spectacle est assuré. Deux théories qui s'opposent au bar des club-houses...
Sur le Old Course, les joueurs ont souvent des clubs très ouverts en 2e coup mais les pentes dantesques des greens liées aux rafales de vent éliminent naturellement tous ceux qui ne parviennent pas à coller leurs approches au mat !
Dans ces conditions, exit les Harrington, Garcia, Scott, Rose, Day..., ils ont tous mis un genou à terre à un moment le lundi tandis que l'amateur irlandais Paul Dunne, jouant en dernière partie, ne parvenait pas lui non plus à tenir le rythme imposé par les meilleurs. Lui aussi aurait pu écrire l'Histoire... Quatre-vingt cinq ans qu'un amateur n'a plus soulevé The Claret Jug, un certain Bobby Jones en 1930 !

Le trio de tête du dernier jour

Trois hommes sont parvenus en cette dernière journée à survoler les débats. L'Australien Marc Leishman, le Sud-Africain Louis Oosthuizen, vainqueur ici même en 2010, et l'Américain Zack Johnson, vainqueur du Masters en 2007, ont terminé les 72 trous à égalité à 15 coups sous le par, nécessitant un play-off pour les départager et consacrer The Champion !
Disputé au minimum sur quatre trous (1, 2, 17 et 18), ce play-off condamnait l'Australien dès le premier trou, suite à un bogey face aux birdies de ses adversaires. Sur le 2, Johnson récidivait grâce à la pertinence de sa visée en enquillant un putt de 6 mètres sans bavure. Revenant vers le club-house, les joueurs s'attaquaient au fameux 17, the Road Hole, où un bogey syndical ne faisait pas évoluer les choses. Tout pouvait encore se passer sur le 18, un court par 4 en légère montée.
Mais trois pars permettaient à Zach Johnson de conserver un coup d'avance sur Louis Oosthuizen avant que l'Américain ne réalise son bonheur tandis que sa femme lui tombait dans les bras. « Heay baby... » Tout est dit dans ces mots qui n'empêchaient pas Zach de verser quelques larmes, lui qui d'habitude paraît insensible caché derrière ses lunettes profilées et sa casquette vissée sur la tête.

Zach alias Mister Johnson

Pas le plus puissant le Zach, pas le plus charismatique non plus, à 39 ans, le petit gars qui a grandi à Cedar Rapids dans l'Iowa, un état du Midwest au milieu de « nulle part », affiche un œil de lynx sur les greens. Avec deux victoires majeures glanées à Augusta et St Andrews, on l'appelle désormais Mister Johnson !
Sa soif de victoires est loin d'être épanchée. Nul doute qu'il n'attendra pas encore huit ans s'il doit à nouveau devenir Majeur... Et pourquoi pas dès la mi août, lors de l'USPGA Championship disputé sur les bords du lac Michigan, sur le Whistling Straits GC, un parcours signé Pete Dye ayant déjà accueilli ce tournoi à deux reprises, consacrant le Fidjien Vijay Singh en 2004 et l'Allemand Martin Kaymer en 2010.
Pas très loin de chez lui, Zach Johnson sera accueilli en héros dans le Minnesota mais là encore il faudra être patient avant d'espérer soulever le Wanamaker Trophy, une coupe gigantesque datant de 1916...

Claude GRANVEAUD-VALLAT

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