Publié le 27/11/2014, par C.G.V.
La génération 2018 est en marche, rien ne devrait plus l'arrêter
Alors que le rideau tombe sur la saison 2014, l'avènement de la jeunesse liée à la confirmation d'espoirs s'impose comme une évidence au regard du palmarès européen. La domination de Rory McIlroy tout comme celle de l'équipe de Ryder Cup mais aussi l'arrivée massive et triomphale d'une nouvelle génération française ont marqué l'année. De quoi attendre avec impatience 2015 pour vivre de nouvelles sensations, connaître de nouvelles émotions, se passionner pour le haut niveau, le très haut niveau !
Fin 2013,
Victor Dubuisson explosait au niveau européen en remportant l'Open de Turquie devant Woods, Poulter, Rose... avant de terminer 3eme à Dubai, en conclusion d'une saison exceptionnelle. Mais dans toutes les bouches, la même question : « Allait-il confirmer... ? » La belle gueule du golf français n'a pas mis longtemps à enflammer le public du monde entier.
En Arizona, lors du Accenture World Matchplay, Victor accédait en finale après avoir sorti des joueurs comme Ernie Els et Graeme McDowell avec beaucoup plus d'expérience que lui. En finale, deux coups improbables joués depuis les cactus du désert allaient lui offrir une aura internationale même s'il finissait par s'incliner face à l'Australien Jason Day. La presse américaine découvrait cette pépite âgée de 24 ans, ce garçon un peu nonchalant, une sorte de Fred Couples d'aujourd'hui, discret mais efficace ! Après un cut raté d'un coup au Masters à cause d'un putting timide, Victor Dubuisson retrouvait ses marques en Suède où il partageait la 2eme place.
Il allait terminer deux autres fois à la 2eme place au cours de l'année, en Australie et à Dubai en conclusion de la saison, lors du DP World Tour Championship. Il ne faudrait pas oublier ses prestations majeures avec une 28eme place à l'US Open suivie d'une 9eme place au British Open et d'une 7eme à l'USPGA Championship. Pas mal pour une première année majeure ! Cette pluie de lauriers lui a permis de terminer la saison à la 5eme place de la Race to Dubai et à la 17eme place mondiale.

Alexander Lévy
crédit photo: ©EuropeanTour
Cliquer pour agrandir
Dans le même temps,
Alexander Lévy, âgé également de 24 ans, qui avait sauvé sa carte fin 2013 d'un cheveu prenait une nouvelle dimension en remportant son premier tournoi lors du Volvo China Open. Il allait récidiver quelques mois plus tard au Portugal Masters avant de laisser filer une 3eme victoire qui semblait lui sourire lors du BMW Masters, à nouveau en Chine. Ce palmarès brillant lui permettait de gagner 100 places au classement européen, passant de la 109eme place fin 2013 à la 9e en novembre 2014. Et par la même occasion, de s'approcher de la 50eme place mondiale, le Graal absolu pour jouer tous les grands rendez-vous. Sa bonne humeur permanente, sa puissance naturelle et sa vitesse de swing exceptionnelle font du Français né en Californie un joueur charismatique.

Romain Wattel
crédit photo: ©EuropeanTour
Cliquer pour agrandir
Troisième larron de cette nouvelle génération française pleine d'envie,
Romain Wattel a lui aussi connu une belle progression au cours de l'année, et ce même s'il n'a toujours pas soulevé de trophée européen. Paradoxalement, le plus jeune (23 ans) est le plus régulier des étoiles montantes, celui qui gère le mieux ses scores même si la petite étincelle tarde à s'allumer. Aux dires de tous ceux qui le suivent et le côtoient chaque semaine, ce n'est qu'une question de temps mais le talent est bien là. Seulement six cuts manqués sur 28 tournois joués et pas moins de treize tops 12 aux quatre coins de la planète.
En septembre, lors du KLM Open en Hollande, son heure semblait arrivée mais une dernière carte en 74 allait le priver de sa première victoire, terminant 5eme derrière l'Anglais Paul Casey revenu à son meilleur niveau. Romain admettait avoir mal géré cette journée mais il saura en tirer les enseignements la prochaine fois...
Il termine la saison à la 28eme place européenne et 96eme mondiale. Pour la première fois de l'histoire, deux Français se retrouvent dans le top 10 européen et trois dans le top 100 mondiale. De bon augure alors que de nouveaux noms frappent à la porte. Des garçons ayant gagné leurs galons sur le Challenge Tour comme Benjamin Hébert, Michael Lorenzo-Vera – un revenant -, Edouard Espana et Jérôme Lando Casanova. S'ils ne veulent pas passer trop vite aux oubliettes, les Bourdy, Jacquelin, Havret, Quesne n'ont qu'à bien se tenir...
La génération 2018 est en marche, rien ne devrait plus l'arrêter !

Rory McIlroy
crédit photo: ©EuropeanTour
Cliquer pour agrandir
Sur le devant de la scène après que
Bubba Watson ait remporté son second Masters, l'Europe a repris les choses en mains. L'Allemand
Martin Kaymer s'imposait à Pinehurst lors de l'US Open avec une valise d'avance sur ses dauphins. Quelques semaines plus tard,
Rory McIlroy enclenchait la machine pour vivre trois semaines de folie en remportant successivement le British Open à Liverpool, le WGC Bridgestone Invitational dans l'Ohio et l'USPGA-Championship dans le Kentucky.
Une domination écrasante sur le monde du golf digne du grand Tiger des années 2000 là où Woods était convalescent depuis le printemps. Après quelques semaines consacrées à régler un différend avec son ancien agent, le Nord-Irlandais revenait à la compétition à Dubai avec l'intention de briller même si le suspense pour l'attribution de la Race to Dubai – la première place européenne - était absent, son avance étant beaucoup trop importante sur ses prétendants. Sur le Jumeirah GC, le Nord-Irlandais n'a pas molli, terminant 2e ex aequo avec Victor Dubuisson et Justin Rose tandis que le Suédois Henrik Stenson parvenait pour la première fois de sa carrière à conserver un titre. Et de fort belle manière, en dernière partie, avec un birdie sur les deux derniers trous pour enfoncer le clou...
Du talent, du spectacle, du suspense, cette saison n'a pas failli à ses attentes d'autant plus que l'équipe européenne de Ryder Cup a rempli son contrat sur les fairways de Gleneagles face aux Américains. Là encore, la jeune garde a fait son boulot à l'image de Victor Dubuisson invaincu en trois jours et parfaitement intégré dans cet environnement si particulier d'un match hors du commun où l'esprit d'équipe prend le dessus le temps d'une semaine sur des individualités fortes et rivales le reste de l'année. Mission accomplie !
CGV